Et si notre assiette végétale était aussi notre meilleure alliée pour protéger notre cœur ? Deux études publiées en juin 2025 dans BMC Medicine et BMC Public Health renforcent les preuves du rôle protecteur des régimes végétaux sur la santé cardiovasculaire. En croisant ces nouvelles données, cet article explore les implications concrètes pour le secteur des ingrédients alimentaires.
Deux publications, une même direction : un lien étroit entre végétal et prévention cardiovasculaire
Alors que les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mortalité dans le monde, la recherche continue de documenter les liens entre alimentation végétale et prévention. Deux nouvelles études épidémiologiques, publiées presque simultanément en juin 2025, viennent enrichir ce corpus scientifique avec des données solides issues de larges cohortes européennes.
La première, parue dans BMC Medicine (1), est issue de l’étude EPIC-Oxford, qui suit plus de 65 000 adultes au Royaume-Uni. Elle compare l’incidence de maladies cardiovasculaires chez des participants ayant des régimes omnivores, végétariens et végétaliens. Résultat marquant : les personnes suivant une alimentation végétarienne ou végétalienne présentent un risque significativement réduit de développer une cardiopathie ischémique (maladie coronarienne). Plus précisément, les végétariens et végétaliens ont un risque diminué de 20 à 22 % par rapport aux mangeurs de viande.
La seconde étude, publiée dans BMC Public Health (2), repose sur les données de la cohorte NutriNet-Santé, menée en France. Elle s’intéresse à la qualité nutritionnelle des régimes à dominante végétale (plant-based diets) et à leur lien avec les facteurs de risque cardiométabolique. Les chercheurs y distinguent les régimes végétaux “sains” (riches en fruits, légumes, légumineuses, grains entiers, oléagineux) de ceux “moins sains” (à base d’aliments transformés, sucrés ou raffinés). Verdict : seuls les régimes végétaux de qualité ont un effet protecteur sur le risque de syndrome métabolique, d’hypertension artérielle et de diabète de type 2.
Croiser les données pour mieux comprendre
Ces deux études, bien que distinctes, apportent une lecture complémentaire :
Étude | Population | Résultat principal | Implication |
EPIC-Oxford (BMC Medicine) | 65 000 adultes UK | -22 % de risque de maladie coronarienne chez les végétariens/végétaliens | L’alimentation végétale semble protectrice en population générale |
NutriNet-Santé (BMC Public Health) | 23 000 adultes France | Moins de facteurs de risque cardiométabolique avec des régimes végétaux “sains” | Tous les régimes végétaux ne se valent pas |
La première confirme un lien statistique fort entre alimentation végétale et réduction de la maladie cardiaque.
La seconde affine l’analyse : ce bénéfice dépend de la qualité des aliments végétaux consommés. En d’autres termes, remplacer la viande par des snacks ultra-transformés végétariens ne suffira pas.
Opportunités pour vous
Ces nouvelles données sont précieuses pour les acteurs du secteur B2B des ingrédients végétaux. Elles confortent des choix stratégiques récents et ouvrent de nouvelles pistes d’innovation.
1. Valoriser les ingrédients végétaux santé dans les formulations
L’étude NutriNet-Santé pointe l’importance des fibres, des antioxydants, des acides gras insaturés et d’un bon indice glycémique. Cela met en lumière des ingrédients clés à fort potentiel :
- Légumineuses (pois chiches, lentilles, fèves)
- Céréales complètes et pseudo-céréales (quinoa, avoine, orge)
- Graines oléagineuses (lin, chia, tournesol)
- Ingrédients riches en polyphénols (extraits de raisin, cacao, thé vert)
2. Se différencier sur la qualité nutritionnelle, pas uniquement sur le “plant-based”
L’étiquette végétale ne suffit plus. Ce que montrent ces deux études, c’est qu’un produit végétal doit démontrer sa densité nutritionnelle pour être réellement bénéfique. Les formulations à base de fécules, sucres ajoutés ou arômes artificiels peuvent être végétales… mais sans bénéfice santé, voire avec des effets délétères.
3. Adapter le storytelling marketing
Ces données fournissent des arguments crédibles, sourcés, à intégrer dans les discours marketing : bénéfices cardiovasculaires, effet sur les biomarqueurs métaboliques, différenciation “plant-based santé” vs “plant-based transformé”.
C’est aussi l’opportunité de créer des ponts entre nutrition, prévention santé publique et formulation produit.
4. Contribuer à une alimentation préventive
À l’heure où les politiques publiques européennes renforcent leurs messages autour des régimes de prévention (One Health, Planetary Health Diet), ces études récentes viennent renforcer les propositions nutritionnelles qui intègrent les dimensions à la fois santé, durabilité et qualité.
Conclusion : passer du végétal au végétal vertueux
Ces deux publications scientifiques ne sont pas des manifestes vegan, mais bien des démonstrations épidémiologiques robustes. Elles confirment que les régimes végétaux – s’ils sont bien construits – ont un impact mesurable sur la prévention des maladies cardiovasculaires.
Pour les industriels des ingrédients, cela renforce l’intérêt d’investir dans des solutions végétales à haute valeur nutritionnelle, fondées sur la science, et adaptées aux attentes des marques, des professionnels de santé… et des consommateurs.
Vous développez des ingrédients végétaux à vocation santé ? Ces résultats sont une opportunité stratégique pour votre positionnement. Parlons-en ensemble pour valoriser votre expertise dans vos prochaines campagnes.
Sources
1. Kavanagh, M.E., Zurbau, A., Glenn, A.J. et al. The portfolio dietary pattern and risk of cardiovascular disease mortality during 1988–2019 in US adults: a prospective cohort study. BMC Med 23, 287 (2025). https://doi.org/10.1186/s12916-025-04067-1
2. Chen, V., Chiavaroli, L., Glenn, A.J. et al. Portfolio diet and LDL-C in a young, multiethnic cohort: cross-sectional analyses with cumulative exposure modeling. BMC Public Health 25, 1761 (2025). https://doi.org/10.1186/s12889-025-22479-9